L'élevage... une saison à la ferme

Texte écrit par mes parents, les fondateurs de la Ferme de l'Aritoire

 

Si le métier d’éleveur est très varié, l’élevage en lui-même est un éternel recommencement. Et si les imprévus sont toujours au rendez-vous, il n’en est pas moins vrai que les saisons  se déroulent selon un calendrier quasi immuable.

LES MISES-BAS

Les premières naissances, début février, ouvrent la saison. Chaque chèvre met bas au milieu de ses congénères d’1 ou 2 chevreaux. Fort dégourdis, sitôt nés ils se mettent debout et cherchent déjà à téter. 

Ils resteront  une journée sous la mère puis ensuite c’est Annie qui sera la maman de substitution et s’occupera d’eux 3 fois par jour : pendant une semaine ils boivent le colostrum puis  un lait reconstitué,  le lait de la chèvre servant à faire les premiers fromages. 

La  période des mises-bas s’étale de février à avril et chaque année nous avons environ 80 chevreaux. Pour le renouvellement du troupeau nous gardons une douzaine de petites femelles.

LA LACTATION

 

 

 

Elle dure environ 9 mois et demi, le pic de lactation se situe entre le 2ème et le 5ème mois de production. Bien nourrit une chèvre peut, chez nous, donner jusqu’à 7 litres de lait par jour (en deux traites) pour les meilleures. 

Toute la production de lait passe bien sûr en fabrication fromagère.

L'alimentation

N’ayant  pas les moyens d’acheter une ferme avec des terres nous avons fait dès le début le choix de nous consacrer uniquement à l’élevage, à la production et la vente directe de nos fromages.

Nous achetons donc toute l’alimentation de nos chèvres, Christian fait une ration à base de céréales et tout le fourrage est produit sur la commune de La Madeleine-Bouvet pour le foin de prés (avec l’aide de l’ami Pierre), sur la commune de Coulonges-les-Sablons à 6 km pour le foin de luzerne (merci  Ludovic).

L’été voit donc revenir la période des foins, moment rituel qui devient maintenant un  peu plus difficile avec le manque de bras pour nous aider à les stocker dans les greniers…  (nos filles nous ont beaucoup aidées  quand elles étaient avec nous).

les élèves

Nous élevons chaque année dans la chevroterie, une douzaine de chevrettes  de renouvellement. 

Après 2mois et demi d’alimentation lactée nous passons les jeunes élèves à une alimentation grain/foin afin qu’elles fassent environ 30kg à 7 mois ; poids idéal pour la mise à la saillie.

les saillies

Moment important car la saison suivante en dépend, nous faisons saillir nos chèvres par nos boucs (pas d’insémination) et sur chaleurs naturelles (pas de déssaisonnement pour avoir du lait toute l’année). 

A cette fin, nous avons en permanence 5 boucs sur la ferme, cela peut paraître beaucoup mais nous avons les deux tiers de nos chèvres qui viennent en chaleurs en 3 ou 4 jours début septembre et afin de garder une bonne fertilité il ne faut pas trop solliciter nos mâles ; ceci explique cela ! 

Nous pratiquons la «monte en mains » : quand une chèvre est en chaleur nous lui amenons le bouc que Christian a choisi afin d’avoir «éventuellement » une fille « génétiquement meilleure » que sa mère, la saillie dure quelques secondes. 

Quand on dit meilleure ce peut être pour améliorer la lactation bien sur mais aussi la conformation de la mamelle (pour une bonne traite) ou le gabarit de la chèvre par exemple et dans ce souci d’amélioration si nous gardons des jeunes femelles issues de notre troupeau, nous choisissons donc toujours les jeunes boucs (un tous les deux ans environ) chez un autre éleveur. Ce travail sur la génétique est un aspect très intéressant du métier d’éleveur.

la gestation

Elle dure 5 mois (comme chez  la brebis), les premiers mois de la gestation correspondent à la fin de la lactation (nous tarissons juste avant Noël) et  les derniers mois période où la chèvre ne produit plus de lait (tarissement) correspond à la saison de repos...pour tous ! Nos biquettes ont bien mérité de se prélasser dans la paille sans autre souci que de mener à bien l’arrivée de leur future progéniture et nous, ma foi, c’ est une période sans trop de servitudes que nous apprécions beaucoup et qui nous permet de redémarrer une nouvelle saison avec plaisir !  

"Annie & Christian LALIERE"

 

Et du côté de la chèvre angora